Dans le but de prévenir les risques systémiques causés par la solvabilité des emprunteurs, les autorités vont prendre des mesures qui pourraient rendre plus difficile l’accès au prêt à l’habitat.
Une forte croissance des financements immobiliers avec les taux bas
Si la conjoncture est encore loin d’être alarmante, l’endettement immobilier de la population inquiète les autorités qui surveillent la stabilité financière de la France. Au cours d’une réunion qui a réassemblée le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), la Banque de France (BdF) et le Trésor, les parties ont discuté des hypothétiques risques que peut encourir la capacité des ménages qui remboursent des crédits et leur solvabilité sur le long terme.
En effet, les établissements bancaires se montrent très actifs sur la création de nouveaux encours de crédit immobilier. Dans ses bilans mensuels sur les crédits aux particuliers, la BdF a d’ailleurs mis en évidence que les encours de prêt à l’habitat sont en croissance à un rythme supérieur de 6% sur un an sur les mois de mai, juin et juillet 2019. La dette immobilière en cours de remboursement par les Français se chiffre se cumulait à 1 049 milliards d’euros sur une dette totale de 1 269 milliards de crédits aux particuliers.
Avec les taux de crédit historiquement bas, les demandes de prêt immobilier avantageux explosent alors que les marges des banques accusent le coup. Les ménages sont donc plus nombreux à s’endetter et les professionnels se retrouvent à gagner le peu de miettes du fait des conditions d’emprunt actuelles accommodantes pour les clients et soutenues par la Banque centrale européenne et sa politique monétaire.
Un risque de solvabilité tant au niveau des particuliers que des banques
A ce stade, les régulateurs entendent proposer des mesures concrètent dans les prochains mois pour contenir le risque de crédit. Les banques devraient être encouragées à mettre en place des barèmes plus restrictifs à l’accès au crédit notamment en exigeant de meilleures garanties financières. Dans cette optique, les profils qui cherchent des financements aux ressources limitées pourraient se voir refuser leur dossier.
Les particuliers en difficulté pour payer leurs emprunts immobiliers et à la consommation peuvent quant à eux se tourner vers une opération de rachat de crédit immobilier. En plus de fusionner toutes les créances dans une nouvelle mensualité, le demandeur de regroupement de crédits peut opter pour une réduction de ses mensualités afin de retrouver un budget à l’équilibre. Ce mécanisme nécessite cependant d’allonger la durée de remboursement du nouveau prêt tout en un, ce qui provoque généralement une augmentation du coût global du crédit.
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