Difficile pour les épargnants de concilier risque limité en perte de capital et rémunération avec une assurance-vie. Cette année encore, les taux des fonds euros ne vont pas décoller.
Des fonds tournés en grande partie vers des supports obligataires
Comme chaque début d’année, les assureurs rendent des comptes à ceux ayant positionné leurs pécules sur des contrats d’assurance-vie. En échange d’un placement financier voué à être immobilisé durant plusieurs années, les épargnants reçoivent des intérêts versés généralement en janvier. Le taux d’intérêt accordé est quant à lui calculé en fonction de la dynamique enregistrée par les fonds de l’année précédente.
La performance d’un contrat d’assurance-vie est déterminée en fonction des supports de versement qui peuvent avoir deux natures différentes. La première est les fonds euros qui intègrent des obligations dont le risque est mesuré mais moins rémunérateurs. La seconde est les unités de compte qui regroupent l’ensemble des valeurs boursières bien plus rémunératrices. Cependant, les actions sont soumises à une plus grande fluctuation qui conduit à prendre un risque plus grand. En France, les épargnants choisissent majoritairement de jouer la carte de la sécurité en privilégiant les supports en fonds euros.
Un risque nécessaire pour la recherche de rendements
Or, les investisseurs assistent depuis quelques années à des baisses successives des taux de rémunération qui réduisent logiquement les gains qui leur sont accordés. Les résultats publiés en janvier 2019 au terme de l’activité de 2018 vont encore une fois dans ce sens. Les assureurs affichent des taux qui ont baissé en moyenne de 0,1 à 0,2 point pour les fonds placés sur des obligations. Au final, le taux moyen se fixe à environ 1,6% avant la prise en compte des impôts et d’éventuels frais de versement. Une fois l’ensemble des déductions réalisées, la rémunération allouée aux épargnants doit s’élever aux alentours de 1,3%.
Loin d’être accablants, les gains sont en revanche en dessous de l’inflation en 2018 estimée à 1,5%. Ce qui signifie que le taux d’intérêt réel est négatif et que les épargnants peuvent perdre, en théorie, de l’argent en positionnant leur argent sur de l’assurance-vie en fonds euros. Mais les mesures alternatives ne sont guère nombreuses, d’autant que les produits d’épargne bancaire plus traditionnels offrent des taux d’intérêt encore plus en deçà. Les livrets de l’épargne réglementée, telle que le Livret A ou le LDDS par exemple, souffrent de taux inférieurs à 1% depuis plusieurs années maintenant. À moins de s’orienter vers des placements plus risqués, difficile d’avoir des solutions de repli véritablement efficaces. Et actuellement, les secousses sur les places boursières dissuadent fortement les versements sur des unités de compte.
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